Comment concilier les complexités de l’orthographe contemporaine du français et la remotivation phonologique de l’alphabet latin dans cette langue ? Comment proposer au lecteur un texte musical sans lui imposer l’apprentissage de l’alphabet phonétique qui perd les précieuses indications orthographiques sur l’histoire et le contexte ? C’est le Kouije.

  1. Une ligature assemble les lettres qui forment un même son: au, in, eau, ph...
  2. Une variation graphique distingue les différents états d’une même lettre:  les 2 g de ‘gage’.
  3. Les lettres muettes sont plus fines.
  4. Les lettres suivent l’ondulation de la voix: par contraction et dilatation pour les variations de rythme; le chuchotement est fin, le hurlement est gras; la hauteur des lettres indique la hauteur de la voix du grave vers l’aiguë. (Quand on lit dans sa tête on utilisera une forme non vocalisée, le Kouije mental normal.)

On obtient en croisant ces paramètres 27 variations dessinées sur une grille modulaire qui facilite les déformations. On dispose alors d’un outil souple pour incarner la voix dans l’écriture.